Office des changes : une nouvelle dotation recoupe toutes celles accordées aux personnes physiques

L’Office des changes (OC) a annoncé, le 3 janvier dans son Instruction générale des opérations de change au titre de l’exercice 2022, le regroupement et la simplification des régimes de dotation accordée aux personnes physiques. Ainsi, la dotation touristique pour les voyages personnels (touristiques, religieux, soins médicaux…) est désormais de 100.000 DH majorée d’une dotation supplémentaire de 30% de l’IR, le tout plafonné à 300.000 DH par année civile et par personne. Le point avec professeur Mostafa El Jaï.

Tous les régimes de dotations accordées aux personnes physiques ont été regroupés dans une seule et même dotation pour les voyages. C’est en tout cas ce qui ressort de l’Instruction générale de l’Office des changes (OC) concernant les opérations de change au titre de l’exercice 2022. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une politique de libéralisation et d’assouplissement des opérations courantes et des opérations en capital, explique l’Office.

La nouvelle dotation de voyage s’élève ainsi à 100.000 DH par an, contre 45.000 DH par an auparavant, et regroupe tous les types de voyages personnels, qu’ils soient touristiques, religieux ou de santé. Elle peut être majorée d’une dotation supplémentaire de 30% de l’impôt sur le revenu (IR) dans la limite de 200.000 DH, mais ne peut pas dépasser dans tous les cas 300.000 DH par an au global.

Selon l’OC, cette nouvelle mesure concerne les personnes physiques, Marocains ou étrangers résidants au Maroc. Hassan Boulaknadel, directeur général de l’Office, assure que cette dotation unifiée apporte une simplification pour tous les intervenants, dont les banques. Il ajoute qu’avec le renforcement des exportations du Royaume, cette dotation contribuera massivement à la réussite du chantier de la libéralisation des changes. M. Boulaknadel invoque en ce sens les performances en constante amélioration des secteurs de l’automobile, des phosphates, de l’agro-alimentaire, de l’agriculture et des textiles.

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Les précisions du professeur Mostafa El Jaï

Mostafa El Jaï, banquier et professeur universitaire à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Ain Sebaâ (FSJES Ain Sebaâ), nous explique que le Maroc s’est inscrit depuis quelques temps dans une politique de libéralisation des changes progressive. «Je pense que le timing est idoine à cette mesure d’assouplissement des dotations, notamment touristiques, répondant aux besoins des citoyens marocains. Et il faut saluer cet effort de l’Office des changes, qui tombe à pic. Et ce, car nos réserves de changes actuelles sont assez confortables».

En effet, notre intervenant a souligné que le Maroc est «à près de sept mois de réserves de changes de ses importations, contrairement à une moyenne de cinq à six mois maximum». Selon professeur El Jaï: «Il faut rappelé que ces réserves proviennent essentiellement des transferts des Marocains résidants à l’étranger (MRE), qui ont connu une progression exceptionnelle en dépit de la pandémie de la Covid-19. Cela dénote de leur attachement à leur pays et leurs familles». «Nous sommes à environ 87 milliards de DH (MMDH) de transferts à fin novembre 2021, ce qui est un chiffre très remarquable», assure notre interlocuteur, notant que «c’est une progression très intéressante quand on sait que la crise sanitaire a touché le monde entier, dont les MRE».

Concernant les exportations du pays, même si ce secteur se porte relativement bien malgré les effets de la pandémie du nouveau coronavirus, son développement reste plus long que celui des importations. D’après l’expert, «malgré le fait que le Royaume a noté une reprise de l’export des automobiles et une bonne performance des exportations de l’Office chérifien des phosphates (OCP) et du secteur du textile, le déséquilibre avec les importations a affecté le taux de couverture du pays».

Par ailleurs, pour réussir le chantier d’instauration d’une politique de libéralisation des changes, sous le pilotage des autorités monétaires, notamment Bank Al Maghrib, Mostafa El Jaï estime qu’«il faut booster les exportations du pays pour consolider davantage les réserves de change du Maroc». Cela permettra au dirham de se maintenir à des niveaux relativement bas dans la fourchette des 10,5 à 11 DH par rapport à l’Euro, conclut-il.

SOURCE : LEBRIEF.MA